Je reprends ici les éléments disséminés dans les fils sur Abraham et Isaac. Isaac, par différents aspects de sa vie, annonce Jésus-Christ, dont il est l’ancêtre (Mt 1, 2).
La dévolution du nom avant la naissance et par révélation
Isaac :
Gn 17, 15- 19 :
Dieu dit à Abraham : « Tu n’appelleras plus ta femme, Saraï [ma princesse], mais SARA [princesse]. Je la bénirai et je te donnerai d’elle un fils. Je la bénirai, elle sera la mère de nations et des rois sortiront d’elle. » Abraham tomba la face contre terre, il se prit à rire en disant : « Est-ce qu’un enfant peut naître à un homme de 100 ans ? Est-ce que Sara, qui a 90 ans, peut encore enfanter ? » Puis il dit à Dieu : « Puisse Ismaël vivre devant ta face ! » Mais Dieu répondit : « Non, c’est Sara, ta femme, qui te donnera un fils, tu le nommeras Isaac. Je ferai alliance avec lui, alliance qui sera perpétuelle pour sa postérité après lui »
Jésus :
• A Joseph :
« L’ange du Seigneur lui apparut en songe : « Joseph, dit-il, fils de David, ne crains point d’accueillir Marie, ta femme ; l’enfant qu’elle a conçu vient de l’Esprit Saint. Elle va mettre au monde un fils à qui tu donneras le nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés» (Mt 1, 20-21)
• A Marie :
« L’ange lui dit : Rassure-toi Marie, tu a s gagné la faveur de Dieu. Tu vas concevoir et enfanter un fils à qui tu donneras le nom de Jésus » (Lc 1, 30-31)
La naissance miraculeuse :
Comme le Christ, sa naissance est le fruit de la toute-puissance de Dieu et pas de la nature, Isaac est né de parents centenaires et dans l’incapacité de procréer ; La Vierge Marie était une vierge consacrée qui avait été confiée à la protection de Saint Joseph, engagement qui prenait la forme d’un mariage. Elle n’a jamais mis fin à son vœu et est restée dans cet état de virginité consacré toute sa vie. Jésus-Christ a été conçu du Saint-Esprit et est né de la Vierge Marie.
« L’ange répondit : l’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. Aussi, l’être saint qui naîtra de toi sera-t-il appelé Fils de Dieu » (Luc 1, 35)
Le sacrifice comme offrande libre de sa vie
Les analogies entre l’épisode de l’offrande d’Isaac ou du sacrifice et la crucifixion du Christ sont évidentes. On retrouve chez Isaac et chez le Christ la même offrande libre de leur vie, la même adhésion à la volonté de Dieu. Tous deux portent eux-mêmes l’instrument de leur mort jusqu’au lieu du sacrifice (Gn 22, 6 et Jn 19, 17) et le bois de l’holocauste annonce évidemment le bois de la croix. Même la durée du trajet jusqu’au mont Moriah annonce la résurrection du Christ, le 3ème jour (Gn 22, 4). Enfin, si Abraham a accepté d’offrir et de sanctifier ainsi son fils Isaac, c’est parce qu’il croyait que Dieu pouvait ressusciter Isaac (Hébr 11, 17-19) : de fait, Isaac revient vivant du mont Moriah après avoir été réellement offert comme Jésus-Christ ressuscité sort vivant du tombeau.
L’artisan de paix dans des violences familiales et avec les Philistins.
Isaac a affronté 2 types d’épreuves.
1/ A l‘intérieur de sa propre famille, la rivalité mortelle entre ses deux fils. Esaü a cédé un droit d’aînesse dont il n’avait que faire à son frère Jacob mais la façon dont celui-ci lui ravit la bénédiction paternelle lui est insupportable « il se mit à pleurer » (Gn 27, 38) puis à haïr son frère au point de vouloir attendre la mort de leur père pour tuer Jacob :
Esaü prit Jacob en aversion à cause de la bénédiction que lui avait donnée son père et il dit en son cœur : « Viennent les jours de deuil de mon père et je tuerai mon frère Jacob » (Gn 27, 41).
« Isaac fit donc partir Jacob » (Gn 28, 5)
Isaac éloigne son fils Jacob pour le protéger de la haine d’Esaü mais il protège également Esaü de lui-même pour qu’il ne devienne pas l’assassin de son frère. Il montre la même attitude aimante et protectrice vis-à-vis de chacun de ses fils. Ce faisant, il ouvre une perspective pour la réconciliation des deux frères dont ils devront être les artisans en retrouvant la voie du dialogue (Gn 33).
2/ De la part des Philistins : tout comme son père, Isaac vit au milieu de peuples violents et idolâtres sans en partager les mœurs. Il est un étranger parmi eux, bien qu’il soit né au milieu d’eux (à Gérare). La prospérité d’Isaac qui récolte au centuple (Gn 26, 12) et trouve des sources d’eau vive en creusant des puits (Gn 26, 19) cause la jalousie des Philistins qui le chassent et portent atteinte à ses biens, les puits creusés par son père.
Au lieu d’engager des expéditions de représailles ou d’organiser la surveillance de ses puits par ses gens, Isaac renonce à son bon droit et ne s’engage pas dans une escalade de la vengeance et de la violence. Il renonce à son droit légitime de fils et héritier de son père et refuse de réclamer la propriété de ses propres puits ! Il va de place en place, jusqu’à trouver un endroit où on le laissera tranquille.
Ce faisant, il ouvre encore la voie à la paix, par sa longanimité et quand Abimélech vient trouver Isaac pour lui proposer la réconciliation, il le fait parce qu’il a reconnu l’action de Dieu dans l’attitude d’Isaac (Gn 26, 28) qui n’a pas répondu à la violence et à l’injustice par les mêmes moyens.
Cette attitude est celle que Jésus-Christ aura au moment de son arrestation (Mt 26, 47-56).
Jésus arrête la main de ses disciples : ils ne seront ni des violents ni des assassins.
« Jésus dit alors : Rengaine ton épée : tous ceux qui useront de l’épée périront par l’épée » (Mt 26, 52)
Il renonce ensuite à son droit légitime en sa qualité de Fils de Dieu, il peut mais il ne le fera pas :
« Crois-tu que je ne puisse invoquer mon Père qui m’enverrait à l’instant plus de 12 légions d’anges ? Comment s’accompliraient les Ecritures d’après lesquelles il doit en être ainsi ? (Mt 26, 53-54)
Enfin, il se rend sans résistance empêchant les gardes venus l’arrêter de se montrer violent et de devenir les assassins de leur frère, le Christ.
« Puis se tournant vers la bande : « c’est avec des épées, dit-il, et des bâtons que vous êtes venus m’arrêter, comme s’il s’agissait d’un brigand. Pourtant, tous les jours, j’étais assis dans le Temple, parmi vous à enseigner et vous ne m’avez point arrêté. Mais tout cela s’est passé pour accomplir les oracles des prophètes » (Mt 26, 55-56).
Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, comme Il était au commencement, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles ! Amen !
Avec tous mes meilleurs voeux de santé et de bonheur pour tous

Catholique